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Au jeu des chaises musicales, les perdants sont…

…Messieurs Chandhok et De la Rosa ! Si cet hiver promet d’être calme sur le marché des transferts, surtout pour les grosses écuries, les mouvements prennent effet dès maintenant avec des pilotes sacrifiés sur l’autel des dieux de la finance. Un moyen comme un autre pour les petites équipes de s’assurer un budget leur permettant de finir la saison.

La première victime de cet instinct de survie des patrons d’écurie n’est autre que Karun Chandhok, pilote indien pourtant fortuné et ayant des appuis politiques de choix. Son père, président de la Fédération Indienne de l’Automobile, a fortement œuvré cet hiver afin de placer son fils sur les grilles de départs.

Mais visiblement, ces aides là n’ont pas été suffisantes pour acheter sa pérennité et sa sérénité au sein de la plus petite écurie du plateau, Hispania Racing Team.

Collin Kolles, manager de l’équipe, a bien essayé de renvoyer chez lui Bruno Senna, moins performant en ce début de saison que Chandhok, mais la pression du public et surtout de Bernie Ecclestone l’en ont empêché. Parfois, un patronyme historique peut bien plus aider qu’un portefeuille bien garni.

De ce fait, le revenant Sakon Yamamoto, a été bien heureux de pouvoir investir son argent dans le projet de sa vie : être en Formule 1. Las de sa reconversion de DJ dans les boites de nuit de Tokyo, le pilote japonais se voit offrir une seconde chance de se faire remarquer autrement que par l’apport financier de ses puissants sponsors. Jusqu’à présent, il a encore beaucoup de mal à se défaire de sa réputation de pilote payant, et Bruno Senna, régulièrement plus rapide, se voit valorisé sur la piste.

Mais même si Karun Chandhok reste optimiste quant à ses chances de retrouver son volant d’ici là fin de l’année, son regard est surtout porté vers la saison prochaine et vers un projet moins aléatoire que celui du team ibérique.

Un autre pilote bien malheureux en cette fin de saison est l’espagnol Pedro de la Rosa.

Menacé depuis le retour de la Formule 1 en Europe, son baquet, transformé en siège éjectable, était devenu aussi brûlant que ses résultats étaient décevants.

A côté du flamboyant Kamui Kobayashi, De la Rosa faisait piètre figure avec 6 points face au 21 de son co-équipier nippon.

Il n’en fallait pas plus à Peter Sauber, avide de sponsors et de financements, pour mettre à la porte le pilote espagnol qui n’aura pas eu la chance de Michael Schumacher, autre revenant dans la discipline, d’avoir le temps de s’acclimater à nouveau. Certes, leur réputation n’était pas comparable à l’entame de la saison, mais le pilote allemand ne brille pas, lui non plus, face à son jeune co-équipier Nico Rosberg.

Cette éviction fait là aussi le bonheur d’un autre pilote mis sur la touche à la fin de la saison dernière, Nick Heidfeld, qui n’a pas hésité à abandonner son rôle d’essayeur chez Pirelli pour retrouver rapidement un volant en course au sein d’une écurie qu’il connaît parfaitement bien pour l’avoir fréquentée à plusieurs reprises. Toutes les conditions sont donc réunies afin que lui, réussisse son retour.

Karun Chandhok participera peut être à quelques courses d’ici là fin de la saison et Pedro de la Rosa mettra visiblement toute son expérience au service de Pirelli pour développer les pneumatiques de la saison prochaine. Un rôle certes moins médiatique mais qui pourrait lui offrir des opportunités intéressantes en vue de la saison prochaine. A 37 ans, l’espagnol ne veut pas finir sa carrière sur une mauvaise note. Chandhok, lui, a pour l’instant tout l’avenir devant lui, même s’il manque de budget, mais pas de talent…

Axel B.