L’égalité des chances

En plus de leur victoire sportive incontestable avec les titres pilote et constructeur, les membres dirigeants de l’écurie Red Bull-Renault ont à leur actif une victoire morale et éthique importante.

En permettant jusqu’à la fin de la saison à leur deux pilotes, Sebastian Vettel et Mark Webber, de défendre chacun leur chance au championnat, le trio dirigeant de l’écurie autrichienne composé de Dietrich Mateschitz, Christian Horner et Helmut Marko, a répondu de la plus belle manière qui soit aux équipes qui, comme Ferrari, avaient choisi de se focaliser sur un seul pilote pour remporter la victoire finale.

Pourtant, cette décision avait fait couler beaucoup d’encre. Les différents observateurs pensaient que l’équipe se tirait une balle dans le pied en ne privilégiant aucun de ses deux pilotes et notamment, Mark Webber, tellement mieux placé à quelques courses de la fin que Sebastian Vettel.

Certes, la possible consécration du pilote australien n’aurait pas été usurpé au vu de sa saison, mais le goût en aurait été amer si des consignes avaient influé dans ce sens, tout comme le rouge Ferrari aurait été terne si Fernando Alonso avait remporté le titre pour moins de sept points, soit le nombre que son co-équipier Felipe Massa lui avait offert sur un plateau en même temps que la victoire au grand prix d’Allemagne.

Mais comme le sport est indécis et que la Formule 1 n’est pas une science exacte, nous avons retrouvé en tête du dernier grand prix à Abu Dhabi, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton, soit les deux pilotes qui avaient le moins de chance au départ de la course de remporter le titre.

Le facteur humain et la chance se sont ensuite chargés d’écrire l’histoire en éliminant Webber et Alonso de manière stupide, triste punition pour l’australien mais simple retour des choses pour l’espagnol, victime au sens de l’histoire, d’avoir volé une victoire, crime de lèse majesté pour tous les amoureux du sport et de la compétition.

Certains anciens pilote de la mythique Scuderia ont du à ce titre sourire à la vu du résultat. Qu’ils s’appellent Eddie Irvine, Rubens Barrichello ou même Felipe Massa, tous sacrifiés sur l’autel de la réussite en monopole au détriment de la beauté sportive, mais à l’avantage d’un seul homme et qui détient maintenant la majorité des records de ce sport.

L’histoire de la Formule 1 regorge à ce propos d’exemples qui illustrent ces deux approches de la compétition. Williams, à l’aube de sa période victorieuse à la fin des années 70, avait renoncé à se prononcer en faveur de Carlos Reutemann ou Alan Jones, ce qui leur avait d’ailleurs coûté un titre en 1981.

L’exemple inverse le plus flagrant concerne encore une fois Ferrari, coutumière du fait et qui nous a prouvé dans les années 2000 avec le talent de Michael Schumacher que cette stratégie de concentration d’énergie sur un seul pilote peux s’avérer très fructueuse.

 

Red Bull-Renault a donc donné un bel exemple d’égalité des chances entre pilotes sans compromettre leur compétitivité et leur marche victorieuse. Un exemple à suivre…

 

Axel B.

6 réflexions sur “L’égalité des chances

  1. Amer un éventuel sacre de Webber? Pour Red Bull peut-être, qui même si elle a prétendu ne pas vouloir interférer dans le duel entre ses deux pilotes préférait largement une victoire de Vettel au lieu de voir Webber couronné. Question d’image, Vettel étant un pur produit Red Bull depuis ses 8 ans, son titre de champion du monde est plus vendeur. Le seul qui ne « méritait » pas son titre est Fernando. Attention, le pilote Ferrari a fait une belle saison et à prouvé qu’il était capable de tirer le maximum d’une voiture pas au top mais les consignes du GP d’Allemagne font que d’une certaine façon je suis content qu’il n’ait pas remporté ce championnat.

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  2. Tu as raison. L’idée que je voulais faire passerétait mal retranscrite. J’ai modifié la phrase pour la rendre plusexplicite. En effet, la victoire de Webber n’aurait rien eu d’amer. Elle aurait simplement été moins chevaleresque si l’équipe avait mis Vettel à son service.

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  3. Je ne suis pas d’accord !

    Red Bull était à fond derrière Vettel ! C’est pour ça qu’il n’y a pas eu de consignes d’équipe au sein de l’écurie autrichienne, car Mark Weber était devant au championnat. Rappelez vous le Grand Prix de Grande Bretagne et la polémique de l’aileron.

    Fan de Ferrari, je ne peux être objectif, mais je ne comprends la réaction des personnes concernant les consignes d’équipes, et plus particulièrement celles de la Scuderia. Si les teams de Formule 1 comportent deux pilotes, c’est pour qu’ils s’entraident au fil des saisons !
    Ainsi Massa qui a eu sa chance en 2008 (mais ne l’as pas saisie …), a logiquement du aidé ses coéquipiers Kimi Raikonnen et Fernando Alonso en 2007 et 2010.

    Les consignes d’équipes font partie de ce sport, et les vrais fans de F1 en ont réellement conscience.

    De plus la petite pique envers Schumi à la fin, est déplacée à mon gout …

    Mais sinon très bon article 😉

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  4. Ok, je peux comprendre ton point de vue. C’est vrai qu’il aurait été intéressant de voir si Red Bull aurait tenu le même discours sur l’égalité de ses pilotes avec Vettel en tête du championnat ?
    Sinon ca n’est pas vraiment une pique envers Schumacher à la fin de la chroniquen juste un constat pour dire que lorsqu’une écurie se focalise sur un seul pilote (là ne occurence Schumi) elle peut atteindre des sommets et des records jamais vu auparavant. Michael Schumacher est un pilote formidablement talentueux, mais si la stratégie de Ferrari avait été différente ces années là, son palmarès n’aurait pas été aussi fournis en records.
    Voilà juste le sens de ce que tu appelle « une petite pique » 😉
    Mais le débat est ouvert et les divergences d’opinion et de point de vue sont très intéressants à discuter.

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  5. Juste une petite chose amusante à signaler, outre le fait qu’il me semble aussi que dans une situation inverse, Red Bull aurait plus que probablement favoriser Vettel, si Red Bull avait donné une consigne au Brésil laissant la victoire à Webber, au vu du resultat d’Abu Dhabi, c’est Alonso qui aurait été champion…comme quoi pour le coup ils n’avaient pas tord…

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  6. C’est vrai! De toute manière, en Formule 1 comme dans beaucoup d’autres sports, il est mathématiquement impossible de prévoir quoi que ce soit sur ses adversaires, à moins d’avoir une domination totale comme McLaren dans les années 80 ou Ferrari dans les années 2000. Les facteurs humains et mécaniques ne sont pas prévisible et rentrent bien évidemment en ligne de compte.

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