Quand les pilotes dérapent

La Formule 1 est un sport psychologiquement très dur. La lutte au millième de seconde que se livrent les 24 meilleurs pilotes du monde (comme il est coutume de dire même si le doute subsiste pour certains…) n’est pas qu’un combat sportif. Il est aussi mental. Il arrive donc parfois que certains de ces hommes craquent.

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Lorsque l’on soumet un individu à une importante pression, dans un environnement et une situation qui ne lui sont pas habituels, il y a de fortes chances pour que celui-ci réagisse d’une manière inattendu, voire même violente.

L’exemple le plus frappant s’illustre lors du Grand Prix d’Allemagne 1982. Depuis une dizaine de tours, c’est le pilote brésilien Nelson Piquet qui mène la course.

Le champion du monde en titre semble dominer son sujet sur le circuit allemand lorsqu’il revient sur les premiers pilotes retardataires.

Et là, l’inconcevable se passe. Alors qu’il double l’ATS d’Eliseo Salazar au volant de sa Brabham, Piquet ne se rend pas compte que son adversaire ne lâche pas prise. Alors qu’il aurait dû s’écarter pour laisser la piste libre au champion brésilien, Salazar tente de le redoubler. L’accrochage est inévitable et l’abandon consécutif des deux pilotes plonge alors Nelson Piquet dans une rage noire.

Il sort précipitamment de son cockpit et se dirige alors vers Salazar qui s’est extrait lui aussi de sa monoplace. L’infortuné pilote ATS à juste le temps de placer ses bras en opposition pour contrer les coups de poings que lui inflige alors Piquet, rageur d’avoir perdu une opportunité de victoire sur une manœuvre aussi idiote.

Les deux pilotes seront séparés par les commissaires de piste qui affluent alors et Nelson ira calmer sa rage au fond de son stand.

L’histoire ne dit pas si le pilote brésilien est allé ensuite s’excuser auprès de son adversaire. Connaissant la réputation du futur triple champion du monde, la réponse semble probablement négative…

Cette histoire n’est pas sans rappeler l’extraordinaire altercation qui a eu lieu entre Michael Schumacher et David Coulthard lors du Grand Prix de Belgique 1998.

Cette course, saluant la première victoire et le premier doublé de l’équipe Jordan grâce à Damon Hill et Ralf Schumacher, se déroulait dans des conditions climatiques dantesques. La forte pluie avait totalement inondé la piste et la visibilité des pilotes était fortement réduite. A tel point que, lorsque David Coulthard fut forcé de ralentir en pleine ligne droit au volant de sa McLaren-Mercedes, Michael Schumacher, qui se battait alors pour le titre avec Ferrari face à l’autre McLaren-Mercedes Mika Hakkinen, ne le vit pas et un formidable accrochage s’en suivit.

Michael Schumacher ramena sa Ferrari au stand sur trois roues où avait déjà échoué David Coulthard. Ivre de rage, le pilote allemande s’éjecta de sa monoplace pour se diriger d’un pas pressé vers le stand McLaren et insulter l’infortuné pilote écossais coupable selon de lui d’avoir voulu « le tuer ».

S’il les deux pilotes n’en sont pas venus aux mains, on ne le doit uniquement qu’a quelques mécaniciens de Ferrari qui avaient suivi leur pilote afin de le ramener à la raison.

Leur différent se régla de lui-même quelques années plus tard sur la piste du Grand Prix de France à Magny Cours lorsque David Coulthard offrit un doigt d’honneur au pilote allemand après l’avoir dépassé suite à une défense au delà des limites de ce dernier.

Plus récemment, la rivalité exacerbée qui opposait les deux pilotes Red Bull, Sebastian Vettel et Mark Webber, avait atteint son apogée lors du Grand Prix de Turquie 2010 où un accrochage entre les deux équipiers amena le pilote allemand à invectiver l’australien par des gestes traduisant son mécontentement.

Le même accrochage se répétât cette saison au Grand Prix du Canada, mais cette fois-ci entre les deux pilotes McLaren, sans que l’humeur et le relationnel entre les deux gentlemen britanniques ne se modifient.

Certains pilotes peuvent également déraper en dehors des Grand Prix, au sein de leur vie privée comme ont pu nous le démontrer récemment les frasque en boite de nuit d’Adrian Sutil (poursuivit pour coups et blessures volontaire après une altercation lors d’une soirée après un Grand Prix) ou encore les mythique James Hunt et Kimi Raikkonen, reconnus pour être des fêtards invétérés, même au summum de leur carrière.

Axel B.

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