Senna, un mythe qui s’écrit au pluriel

La Formule 1 est remplie de belles histoires, souvent familiale. Une nouvelle page va s’écrire lors de la saison 2012 avec la signature de Bruno Senna chez Williams-Renault.

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Même les rêveurs les plus fous n’osaient pas y croire. Quelques uns pensaient que le symbole serait trop fort, trop lourd à porter pour les deux individualités…Franck et Bruno sont sûrement les deux personnes présentes actuellement en Formule 1 qui ont été le plus durement touchées par le décès brutal d’Ayrton.

Ayrton Senna, l’idole héroïque de tout un sport, le messie de tout un peuple avide de reconnaissance. Si brutalement touché par le destin au fait de sa gloire et de sa popularité.

On pourrait revenir sans cesse sur ce drame du 1er mi 1994 qui a marqué à tout jamais le sport automobile. Cet enchainement de malheurs qui restera sans précédents lors d’une époque où l’on se croyait invincible. Cette image affreuse du casque jaune qui tombe sur le côté du cockpit sans laisser aucun autre espoir que le pire.

Toutes ces images, tous ces sentiments de tristesse, de gâchis, de colère et de doute, Frank Williams les a encore encrées au plus profond de son âme.

Bruno lui, a du se construire avec cette pression inhérente à ceux qui portent un nom célèbre. Mais encore plus que Ralf Schumacher ou Damon Hill, Bruno est le neveu de la plus grande figure mystique de la Formule 1.

Même Michael Schumacher, pourtant bien plus titré et victorieux qu’Ayrton, n’aura jamais réussi à atteindre les sommets d’admiration du champion du monde brésilien.

Et on peut dire, en restant objectif, que Bruno a réussi dans son entreprise,  pour conquérir lui aussi le Saint Graal d’une présence en Formule 1.

Cela n’a pas été facile d’y parvenir. Il y est entré par la petite porte pour y en ressortir presque anonymement, en manquant de rejoindre tous ces pilotes en qui l’on fondait de grands espoirs et qui sont maintenant entassés dans le cimetière des éléphants de l’oubli.

Besogneux, acharné, volontaire et intraitable, Bruno s’est battu peut être encore plus fort que tous pour surmonter ces épreuves et finalement prouver à sa famille, et surtout à sa mère, la sœur d’Ayrton, que son obstination n’était pas de la faire souffrir, mais bien d’assouvir cette passion de la vitesse et de la compétition qu’il a partagé très tôt avec son oncle.

Son accession vers Williams-Renault est peut être plus qu’un simple fait de course. Certains diront, et à juste titre, que l’aspect financier a joué un rôle prépondérant dans cette association. Comme toujours au final. Le sport automobile n’échappe pas à ce vice de la politique et de l’économie qui le touche à tous les niveaux.

Un Bruno Senna sans sponsors aurait eu beaucoup plus de difficultés à poursuivre sa carrière. Mais on ne peut pas croire non plus, en étant amoureux de ce sport et de son histoire, que la signature d’un Senna avec Williams, dix huit ans après cette histoire inachevé un après-midi de printemps, ne soit qu’une simple coïncidence.

Frank Williams rêvait sûrement, avant de finir sa carrière, loin des circuits, de compléter ce manque qui le taraude depuis près de vingt ans. Il n’aura pas fallu beaucoup insister pour que le patron de Grove acquiesce à la présence du plus tout jeune et plus vraiment espoir Bruno.

Car en effet, en analysant avec pragmatisme le duo de pilote affiché par l’écurie pour la saison 2012, beaucoup de questions restent en suspend.

Entre un Pastor Maldonado peu expérimenté et plutôt brouillon l’année passée, et un Bruno Senna qui, à 28 ans, se situe entre le pilote expérimenté qu’il devrait être à cette âge et le rookie qu’il ne cesse d’être, l’aspect semble assez bancal.

 

Mais le symbole est là. Surtout lorsque l’ont se rend compte que c’est Rubens Barrichello qui permet à Bruno d’être enfin titulaire dans une écurie digne de ce nom. Le même Barrichello, qu’Ayrton avait accompagné jusqu’en Formule 1, et qui s’était miraculeusement sorti d’une farouche embardée de sa Jordan au commencement du tristement fameux week-end noir en 1994 qui couta la vie à Ayrton…la boucle est bouclée ?

 

Axel B.

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