Arthur Pic : la relève tricolore

La Formule 1 est un sport qui évolue très vite, et pas uniquement sur la piste. Cette nouvelle saison 2012 nous offre un véritable renouveau français avec pas moins de trois pilotes tricolores sur les grilles de départ. Mais à peine remis de cette satisfaction, nous voilà déjà penché sur la nouvelle génération de pilotes prêts à défendre nos couleurs. Parmi eux, Arthur Pic, frère cadet de Charles présent en Formule 1 chez Marussia, est véritablement l’espoir le plus fiable de cette nouvelle lignée. Au départ des courses de Formule Renault 3.5 le week-end dernier au Castellet, il a accepté de répondre avec le sourire et une bonne humeur communicative, à quelques questions sur son avenir, son frère et son approche de la course.

(c) Axel Brémond

Q : Vous en êtes à votre seconde année en Formule Renault 3.5, vous avez l’intention de continuer l’aventure dans cette formule ? Quels sont vos projets pour 2013 ?

On hésite entre la Formule Renault 3.5 et le GP2 pour 2013. On n’envisage pas d’autres formules. Cela sera ou l’une ou l’autre. La Formule Renault 3.5 a bien progressé depuis plusieurs années, elle se rapproche fortement du GP2, on y roule plus souvent mais le point faible c’est qu’on ne dispose pas des pneus Pirelli qui sont en F1. On fera le point à la fin de l’année pour voir la meilleure opportunité.

Q : Vos objectifs sont-ils remplis cette année ?

Les objectifs pour la saison étaient de finir dans les trois premiers du championnat. En performance, c’est clair qu’ils sont remplis. On a toujours été présent, sur le sec comme sous la pluie. Mais j’ai fais quelques erreurs en course, surtout en début d’année, ce qui m’a couté extrêmement cher. Ce qui fait qu’aujourd’hui je me retrouve assez loin au championnat, ce qui est plutôt dommage.

Q : DAMS est historiquement une écurie qui gagne. Pensez-vous que c’est la meilleure structure pour vous faire progresser et accéder en F1 comme l’ont fait avant vous Romain Grosjean, Jérôme d’Ambrosio ou Kamui Kobayashi par exemple ?

Il est clair que c’est une très bonne structure. Ils ont énormément d’expérience, notamment en GP2. Cette année était leur première en Formule Renault 3.5 mais ils ont démontré qu’avec leur expérience du GP2 justement, ils sont arrivés à être dans le coup rapidement. C’est pour moi une très bonne écurie qui est performante, très constante, qui forme bien les pilotes, ce qui est très important. Après, savoir si c’est la meilleure écurie, je ne sais pas, je ne peux pas dire. Mais c’est en tout cas une des meilleures structures.

Q : La Formule Renault 3.5, avec le GP2, est une des véritables antichambres de la Formule 1. Avez-vous des contacts avec des équipes de Formule 1 ?

Pour l’instant je n’ai pas vraiment de contact avec la Formule 1. Je me concentre vraiment sur mon année et ce que je vais faire l’année prochaine ; sur ma progression : il faut que je sois plus constant même si j’ai une bonne pointe de vitesse. Je travaille là-dessus en ce moment pour pouvoir m’améliorer et faire un championnat constant.

Q : Suivez vous votre frère Charles en Formule 1 et quel regard portez-vous sur son parcours jusqu’à présent ?

Oui je le suis bien sûr ! J’ai pu être sur quelques Grands Prix. Je n’ai pas eu le temps d’en faire beaucoup car nos calendriers respectifs se chevauchent. Je suis content pour lui. Il a eu un temps d’adaptation au début, ce qui est normal mais ensuite par contre il a bien réussi à se rapprocher de son coéquipier et à faire de bonnes performances cet été. Il y a beaucoup de courses où il a été fort. Maintenant c’est plus difficile pour lui car il arrive sur des circuits qu’il ne connait pas, comme Singapour ou Suzuka le week-end prochain. Mais même à Singapour il a fait, pour moi, du bon boulot.

Q : Les fratries ont toujours été présentes en F1 : les frères Rodriguez, Fittipaldi et plus récemment Schumacher, ont écrit de belles histoires dans la discipline. Pensez-vous pouvoir mettre le nom de Pic aux côté de ces grands noms ?

Ca serait sympa. Je travaille pour. J’essaye de suivre le chemin de mon frère même si je ne sais pas s’il sera identique. Mais j’essais de prendre le chemin qui va m’apporter le plus d’expérience pour que, si un jour je dois arriver en Formule 1, je sois vraiment prêt pour faire une bonne première année car je pense que c’est très important.

Q : Vous êtes soutenu et accompagné par Eric Bernard, ancien pilote de F1, et votre frère par Olivier Panis, que vous apportent leurs expériences ?

Ils ont une grosse expérience. Ils ont fait plein de courses, ils ont vu plein de départs, ils connaissent tous les circuits, donc ils nous conseillent sur une globalité. Mais ils peuvent aussi nous dire ce qui va ou non en nous voyant passer dans tel ou tel virage, c’est très large. Même en dehors du pilotage, ils nous conseillent dans la vie quotidienne d’un pilote, ce qu’il faut faire et ne pas faire, éviter de faire les mêmes erreurs qu’eux etc. C’est vraiment un plus.

Q : La France connaît une période faste en sport automobile. Notamment grâce à Sébastien Loeb en rallye et à la présence de trois pilotes tricolore en F1. Pensez-vous que le renouveau tant attendu dans ce domaine est en marche après plusieurs années de disette ?

Je le ressens vraiment. Même l’année dernière avec trois pilotes français en GP2 qui se battaient pour le titre, j’étais sûr qu’il allait y en avoir au moins un ou deux en Formule 1 cette année. Il y en a eu trois c’est encore mieux, en espérant qu’il y en est encore plus dans les années à venir. Il y a Jules [Bianchi] qui est pilote essayeur Force India, moi qui essaye de monter aussi et il y en a d’autre. Donc je ne pense pas qu’il y est encore un creux à ce niveau là dans les années à venir. Il y a une bonne vague de pilote français. Il faut aussi remercier la FFSA pour y avoir contribué. C’est une des rares fédérations à soutenir ses pilotes de cette manière, en nous faisant faire des stages, en essayant de nous encadrer, nous faire rencontrer des médias. C’est vraiment positif.

Q : Beaucoup de jeunes risquent de vouloir marcher sur vos pas. Que leurs conseilleriez-vous pour y parvenir ?

Il n’y a qu’une vraie école, et tout le monde est passé par là : c’est le karting. C’est véritablement ce qui apprend les bases : les courses, les départs, le stress qui est quand même assez dur à gérer, le risque aussi d’un côté, même s’il ne faut pas trop y penser. Maintenant les pilotes arrivent de plus en plus jeunes en monoplace, avec de très bonnes filières comme l’Autopsort Academy qui reste encore abordable grâce à la FFSA et de nombreux sponsors. C’est un bon moyen pour se lancer dans le sport automobile.

Q : Quelques mots sur la possibilité de revoir un Grand Prix de France au calendrier de la Formule 1. Peut être au circuit Paul Ricard ?

J’espère que le Grand Prix de France reviendra. Peut être ici au Paul Ricard. Après je crois que le gouvernement n’est pas très favorable au projet en ce moment, mais là ca n’est plus dans les mains des pilotes, des écuries ou même des passionnées qui aiment le sport automobile. Au final, ce sera le gouvernement qui décidera s’ils veulent remettre le Grand Prix au calendrier ou pas. Je pense que ca ne serait pas idiot. Il y a trois pilotes tricolores actuellement, peut être quatre ou cinq dans les années à venir, ca serait vraiment positif d’avoir un Grand Prix de France.

A n’en pas douter, le jeune pilote a la tête sur les épaules. Une autre des qualités essentielles pour réussir au plus haut niveau du sport automobile. Même si son week-end français au Castellet s’est soldé par un double résultat vierge, son talent n’est pas à remettre en doute et sa volonté, son entourage et sa sympathie, en font sûrement un de nos plus ambitieux espoirs.

Axel B.

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