So long Mark !

Un pilote à l’ancienne, qui n’a pas la langue dans sa poche et qui dit ce qu’il pense. Oui, Mark Webber était (puisqu’il faut maintenant employer le passé) un pilote de Formule 1 que le public appréciait pour toutes ces raisons là. Mais il était aussi diablement rapide. Moins que Sebastian Vettel, mais qui a joué le titre de champion jusqu’à l’ultime round en 2010. Tout ne monde ne l’a pas fait.

 Mark_Webber_(2013_Japanese_Grand_Prix)

Hommage appuyé donc à un grand pilote qui s’envole vers d’autres horizons qu’une Formule 1 qu’il ne reconnaissait plus. Lui l’attaquant généreux ne pouvait se contenter des courses d’attentes que nous offre la discipline ces derniers mois. Las de devoir ralentir un tour sur trois pour préserver ses pneus, Mark s’est tourné de manière paradoxale vers le championnat d’endurance. Il participera donc avec Porsche aux 24h du Mans en 2014 qu’il avait déjà fréquenté de manière spectaculaire à la fin des années 90.

Il met également un pas en dehors de la politique et de la polémique très présentent en Formule 1 et qui ne sied guère aux pilotes forts en gueule comme l’Australien. Il laisse de côté aussi l’environnement pas toujours favorable de Red Bull, surtout depuis que le jeune Vettel en a fait son jardin. Même si l’Australien est arrivé plus tôt au sein de l’équipe, en 2007, les succès à répétition de l’Allemand ont poussé gentiment l’ « Aussie Grit » vers le rôle de second pilote. En se retirant de la Formule 1, il s’éloigne enfin de Sebastian Vettel, son meilleur ennemi, son plus grand rival mais aussi son graal inaccessible qui l’aura sûrement privé de sa plus belle chance de titre en 2010. Que ce serait-il passé ensuite si Mark Webber avait remporté le titre à la place de Vettel cette année là ? On ne peut pas refaire l’histoire, mais l’Australien aurait pu être le premier champion Red Bull. Son statut aurait été bien différent. Sa rivalité avec Vettel aurait été décuplée. Leur animosité remonte pourtant à longtemps. Au Grand Prix du Japon 2007 plus précisément. Là ou le jeune et fougueux Vettel, alors sur Toro Rosso, a percuté son ainée sur Red Bull, alors deuxième et prétendant à la victoire sous le déluge du Mont Fuji. Leur deuxième accrochage, deux ans plus tard, en Turquie, enfoncera un peu plus la véritable haine que se portent les deux hommes. Elle sera confirmée cette année en Malaisie avec la fameuse péripétie du « Multi 21 » qui annihilera la saison et le moral de Webber. Ce dernier a eu beau déclarer après son ultime course au Brésil qu’il avait toujours respecté professionnellement son équipier quadruple champion du monde, mais il est difficile de ne pas penser l’inverse…

Comment en vouloir à Webber finalement de quitter la Formule 1 ? Il a eu pendant quatre ans la meilleure voiture du plateau, et il n’a jamais réussi à remporter le titre. Son malheur finalement aura été de tomber sur le pilote le plus doué de sa génération. Un malheur partagé par tant d’autres pilotes dans l’histoire de la Formule 1, qui auront croisé Juan Manuel Fangio, Ayrton Senna ou encore Michael Schumacher.

Malgré tout, Mark Webber a de quoi être fier de sa carrière dans la discipline reine du sport automobile. Il a réalisé des exploits que d’autres pilotes peuvent lui envier. Il aura marqué des points pour son premier Grand Prix en Australie, chez lui, en 2002, au volant d’une Minardi, l’écurie parfaite durant des années pour débuter en Formule 1. Il aura gagné deux fois à Monaco et à Silvertone mais aussi remporté des courses sur d’autres circuits mythiques comme Interlagos, Barcelone ou le Nürbürgring, cadre de sa première victoire en 2009. Il aura piloté des monoplaces championnes du monde de 2010 à 2013 et il aura aussi bataillé en piste avec certains des pilotes les plus performants de leur époque comme Michael Schumacher, Fernando Alonso ou Sebastian Vettel.

Le grand Mark, comme il a été affectueusement surnommé durant sa carrière, a donc pu fièrement ôter son casque dans ce dernier tour du Grand Prix du Brésil pour regarder dans les yeux le monde de la Formule 1, sans rougir, et avec le sentiment du devoir accompli. Il manquera sûrement beaucoup à la discipline.

Axel B.

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