Une fois de plus…

Une fois de plus, la Formule 1 fait parler d’elle pour de sombres questions économiques. Car ne nous cachons pas, la venue ou non du grand cirque automobile sur le royaume de Bahreïn remet en jeux d’énormes financements.

Licence d’exploitation Creative Commons / Derek Morrison

L’imbroglio politique consécutif à l’annulation du Grand Prix de Bahreïn en début de saison ne cesse de semer le trouble dans le microcosme de la Formule 1.

Si Bernie Ecclestone, promoteur financier de la discipline, aborde le sujet de manière mercantile, d’autres entités comme la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) ou la FOTA (la fédération regroupant les décisionnaires des écuries) pensent essentiellement à l’alourdissement d’un calendrier pléthorique mais aussi aux problèmes de moralité consécutifs à l’organisation d’un tel événement dans un pays qui subit depuis le début de l’année une révolution violente.

Du point de vue de Bernie Ecclestone, le problème est clair. Il a vendu à prix d’or à tous ses partenaires (sponsors, chaines de télévision, radio etc…) un championnat devant se dérouler en vingt manches. S’il se trouve qu’une de ces courses doit subir une annulation, sa position de force face à ses interlocuteurs sera fortement fragilisée.

De plus, tous les partenaires financiers du Grand Prix de Bahreïn voient leurs investissements sans retour et ils s’en remettent alors à Ecclestone, qui leur a, en quelques sortes, « vendu un produit » qui ne leur a pas permis de faire fructifier leurs investissements.

Les termes employés peuvent paraître très commerciaux, et, de ce fait, mettre de côté les aspects sportifs et sociaux qui entrent en jeux dans cette situation ; mais Bernie, dans ce dossier, n’a longtemps vu que le côté mercantile de l’affaire…tout du moins jusqu’à ce que certaines voix se fassent entendre, plus particulièrement celles de la FOTA et d’un unique pilote, Mark Webber, qui ont été les seuls à aborder l’aspect moral de l’organisation de cette course.

Le pilote australien s’est d’ailleurs positionné rapidement en faveur d l’annulation pure et simple du grand prix et de sa non reprogrammation : « Mon opinion personnelle, c’est que la discipline aurait dû adopter une position beaucoup plus ferme plus tôt cette année, au lieu de constamment repousser sa décision en espérant reprogrammer la course en 2011. Un message très clair aurait alors été transmis quant à la position de la F1 sur un sujet aussi fondamental que les droits de la personne, et aussi sur la façon dont elle traite les questions morale. Qu’on le veuille ou non, la F1 et le sport en général ne sont pas au-dessus des responsabilités et des consciences sociales. »

Aucun de ses camarades de jeux n’a osé faire de telles déclarations, qui semblent pourtant dans la droite ligne d’une opinion sage et réfléchie, qui met en avant les problèmes sociaux et les questions d’humanités évidentes dans ce cas.

D’ailleurs, son équipe, Red Bull a été choisie par l’organisation Avaaz, qui cherche activement des solutions pour traiter et mettre en alerte les populations sur les grands problèmes mondiaux et qui se définit comme étant un réseau citoyen mondial de 8 millions de membres qui mène des campagnes visant à ce que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales.

Cette organisation a lancé une pétition mondiale pour appeler l’écurie Red Bull Racing à boycotter le Grand Prix si la décision avait été prise de l’organiser cette année.

Avec des références et des phrase chocs (« A l’attention de Red Bull et des autres écuries de Formule 1: Nous vous appelons à déclarer publiquement que vous ne participerez à aucune course à Bahreïn cette année, car le gouvernement a tué et blessé des centaines d’innocents qui s’exprimaient pour défendre leurs droits. Votre réputation, et celle de la Formule 1, seront

affectées si vous récompensez ce régime meurtrier. »). L’organisation a réuni près de 500 000 signatures et s’est récemment réjoui d’avoir pesé de tout son poids sur la décision finale de ne pas organiser de course cette année au Bahreïn.

Encore une fois donc, il aura fallu des pressions extérieures fortes pour que la Formule 1 et ses organisateurs se rendent compte que leurs obsessions commerciales ne font pas toujours du bien à leur image et que leur insistance à vouloir conserver leurs intérêts face à des problèmes mondiaux dépassant le cadre sportif et risquent d’instrumentaliser la Formule 1 à des fins politiques.

Axel B.

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